AUTISME : Votre Kit pratique vacances

Comment mieux vivre les vacances et la période d’été avec votre enfant avec autisme ?

Le moment des vacances est un moment agréable et attendu par tous avec impatience. Mais, il peut être aussi source de stress pour vous et votre enfant s’il n’est pas suffisamment préparé.

Dans le cadre des vacances, ou dans le cadre de vie habituel, les enfants atypiques (autistes) ont un besoin permanent de repères et c’est encore plus vrai lorsque l’environnement change.

Voici quelques trucs et astuces pour mieux vivre ce moment et n’oubliez pas toujours le maitre mot : l’anticipation.

Avant le départ

Si vous le pouvez, au moins une semaine avant le jour J, commencez à préparer votre enfant. Anticipez le voyage et sa durée. Expliquez-lui combien de temps vous allez partir, donnez-lui des repères temporels pour qu’il visualise le nombre de jours avant le début des vacances.

Nos conseils – outils :

  • Des calendriers que vous pourrez barrer chaque jour avec l’enfant.
  • Des bandes d’emploi du temps avec des pictos pour chaque jour indiquant par exemple le « dodo ». Chaque matin vous enlevez « le dodo » qu’il vient d’effectuer et vous regardez avec lui combien il reste de « dodos » à venir avant de partir.
  • Pour les enfants plus autonomes, proposez un calendrier standard avec des pictos et entourez le jour du départ.  Donnez-leur la main pour barrer chaque jour jusqu’au moment du départ.
  • A noter que ce type de calendrier sera également très utile tout au long du séjour avec votre enfant.

A l’avance également, montrez à votre enfant le lieu où il va se rendre et les personnes qu’il va voir.

Nos conseils – outils :

  • Des photos, des pictos ou vidéos des personnes et des activités qu’il va faire, de la chambre dans laquelle il va dormir, des nouveaux lieux dans lesquels il va vivre.

Si vous ne partez pas avec votre enfant

Anticipez la séparation avec le nombre de « dodos », les photos de la personne qui va le prendre en charge. Si possible, faites venir l’accompagnant avant, afin que votre enfant puisse faire sa connaissance et commencer à créer une forme de lien avec lui.

Enfin, une étape importante, la préparation des bagages.

Si l’enfant le peut, il est intéressant de faire la valise avec lui en lui faisant choisir les vêtements et les objets qu’il veut emporter.
Pensez ici aussi, si votre enfant est hypersensible, à emporter avec vous ou à mettre dans sa valise ses bouchons d’oreille, son casque ou encore ses lunettes de soleil.

Pour le voyage

Le trajet, en voiture personnelle ou par tout autre moyen de transport, doit lui aussi être parfaitement anticipé. Les sources de perturbations peuvent être importantes et générer des troubles du comportement qui peuvent être difficiles à gérer dans certaines situations ; autant les éviter le plus possible.

Nos conseils – outils :

  • Les objets rassurants : prendre avec vous ou remettre à l’accompagnant tous ses objets de référence : doudous, oreiller, jouets préférés, iPad et batteries de secours !
  • Le timer : l’outil rêvé pour organiser le temps et le planifier par étapes. Idéalement organisez des pauses très régulières si vous êtes en voiture.
  • L’économie de jetons : elle facilitera la gestion du temps et sera d’autant plus efficace si vous l’associez à un renforçateur très apprécié par l’enfant. A l’arrivée, ou pendant certaines étapes du trajet, en fonction du nombre de jetons, l’enfant pourra obtenir son renforçateur
  • Les changes : Si l’enfant n’est pas propre ou en voie d’autonomie, les imprévus sont toujours possible, n’oubliez pas de prévoir de quoi le changer en route.
  • De la nourriture  et de l’eau : là encore, vous pourriez être bloqué dans la circulation et autant prévoir de quoi manger pour votre enfant afin le faire patienter et limiter ses troubles du comportement (TC). Utilisez le timer pour penser à boire, surtout s’il ne demande pas habituellement ou s’il ne ressent pas la sensation de soif.

Pendant le séjour 

Pendant le séjour, les plannings visuels des activités et des lieux seront tout à fait utiles pour aider votre enfant à se repérer temporellement en termes de tâches et d’activités sur une journée. En fonction de ses capacités cognitives, vous pourrez y faire figurer une ou des dizaines d’étapes à l’avance.  

Votre enfant va découvrir un lieu nouveau pour lui et il risque d’être perturbé dans ses repères.

Nos conseils – outils :

  • Pensez à placer des pictos sur les différents lieux : toilette, « dodo », petit-déjeuner dans la cuisine pour qu’il se repère bien dans l’espace.
    Si l’enfant utilise un mode de communication de type PECS, ne pas oublier d’imprimer à l’avance  les pictos avec les activités qu’il va faire sur place et prévoir également le matériel qui devra utiliser. Vous éviterez le stress de dernière minute et le risque de ne pas trouver sur place ce dont vous avez besoin.
  • Sur place, pensez à créer un lieu refuge pour l’enfant où il peut s’isoler, s’il a besoin, en mettant en place en fonction de son profil : une cabane sensorielle, des objets qui rassurent et que vous aurez pris le soin de lui présenter à son arrivée.
  • On le sait, le rituel du coucher n’est pas toujours simple surtout quand l’enfant perd ses repères spatio-temporels. Pensez à emporter le plus d’objets emblématiques et caractéristiques qui sont habituellement présents dans sa chambre.

Nos astuces

Gardez, dans la mesure du possible, toutes les routines de l’enfant. Si vous ne pouvez pas les conserver, essayez de rester le plus possible avec les mêmes horaires du coucher, des étapes ( lever, douche, manger, dodo…) pour ne pas perturber l’enfant.

Une fois sur place et avant d’annoncer les activités à votre enfant,  pensez à vous référer à la météo pour éviter les frustrations ou déceptions : par exemple, si vous avez prévu une sortie en mer et que la météo annonce un fort coup de vent, décalez l’activité et prévoyez autre chose à l’avance. N’annoncez jamais une activité que vous ne serez pas capable de tenir, c’est un TC à coup sûr pour votre enfant et du stress qu’il est préférable de vous éviter pendant vos vacances.

Prenez en compte, que pendant les vacances, l’enfant est souvent plus stimulé qu’en temps normal. Aussi, prévoyez des temps de sieste et de repos plus importants dans la journée. L’été les journées sont plus longues, les enfants grandissent et la fatigue est plus importante. Il est aussi important de leur laisser du temps où ils pourront être oisifs L’essentiel est de trouver le juste équilibre entre la stimulation de l’enfant et le respect de ses besoins. Il doit pouvoir s’isoler s’il le souhaite.

Pendant les vacances, aussi, le regard des autres est parfois difficile à accepter et à gérer.

Vous n’avez pas toujours envie ou vous n’osez pas parler ou expliquer le handicap de votre enfant à ceux que vous côtoyez. Si vous le souhaitez et si vous redoutez que les TC soient forts, imprimez un badge pour montrer que vous êtes accompagnant d’un enfant autiste. En présentant cette carte,  vous stopperez plus facilement les remarques désagréables et vous éviterez les explications à donner dans des moments où vous devez en priorité gérer votre enfant.

Pensez également à votre carte MDPH qui peut parfois vous aider à faire des coupe-files si les temps d’attente pour votre enfant sont difficiles.

Anticipez quelques idées d’activités sur votre lieu de séjour

Si vous partez à la mer :

  • Body board qui apprend à l’enfant à se tenir sur la planche de façon ludique. Il existe des planches qui permettent d’accueillir l’enfant et l’adulte derrière lui pour assurer sa sécurité
  • La création de château de sable avec la fratrie pour renforcer les liens
  • Créer des activités : ramasser par exemple un certain nb de coquillages pour avoir un super goûter
  • Pour les amateurs de sensations fortes : le char à voile, l’accro branche et l’escale pour que votre bambin se défoule
  • Pour les enfants sensibles à la zoothérapie : les ballades en poney, le contact des animaux peut faire surgir des aptitudes et des interactions sociales avec les animaux toujours très intéressantes à observer

N’oubliez surtout pas d’accroître votre surveillance auprès de votre enfant qui peut vouloir chercher à s’échapper rapidement.

Si vous allez à la montagne :

  • Des randonnées, l’apprentissage du vélos, du VTT, des balades en forêts, des activités de pêche

Ne vous interdisez rien, veillez juste à respecter les particularités sensorielles de votre enfant pour qu’elles soient bien prises en compte lorsque vous décidez d’essayer une nouvelle activité

Ne pas hésiter non plus,  selon les capacités de l’enfant, à choisir avec lui entre plusieurs activités en lui montrant des pictos, des vidéos,… (2 ou 3).

Plan B et plan C

Et surtout, vous le savez, on prévoit toujours un plan B ou C si un imprévu arrive pour ne pas rester dépourvu.
On peut par exemple prendre dans son sac son jeu préféré si l’activité est annulée, ou acheter un super goûter pour compenser l’imprévu… bref on est toujours créatif !

En conclusion

Nous ne le répèterons jamais assez, et vous le savez également, les particularités de l’autisme imposent une anticipation maximum.

Gardez en tête que les vacances sont là pour offrir un moment de répit à votre enfants et à vous aussi. Evidemment les apprentissages continuent mais vous pouvez peut-être les centrer sur un nombre plus restreint. Anticipez au maximum les besoins de votre enfant et offrez-lui la possibilité de communiquer sur ses envies…

Nous vous souhaitons un moment de vie plus serein, de nouvelles découvertes et des apprentissages nouveaux avec votre enfant… et si vous le pouvez un moment pour souffler un peu pour vous également.

Passez de bonnes vacances !

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